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11 novembre 2006

Des images, Des mots : Le même impact ?

L’amplification de diffusion des sources audiovisuelles tend à nous laisser penser qu’elles finiront par sonner le glas d’autres medias, tels les sources écrites. En effet, les technologies se développent rapidement et deviennent accessibles à un public de plus en plus large.


Ces nouveaux supports contribuent à la formation de l’opinion publique et ce, dans tous les domaines, dont celui des relations internationales (ex. films de guerre, débats télévisés sur un thème de politique nationale ou internationale). Nous commencerons par mettre en évidence les similitudes entre textes académiques et sources audiovisuelles, puis nous les différencierons quant à leur impact dans le domaine de la politique et des relations internationales. Nous terminerons par une réflexion sur le souvent contesté degré de scientificité des sources audiovisuelles.

L’individu forge ses représentations du monde par le biais d’images de la réalité (un film/texte est une image). En ce sens, le rôle des sources audiovisuelles est à double tranchant : premièrement cette hypothèse permet de leur donner de l’importance – nous les pensons souvent moins scientifiques que les textes académiques, donc inférieures – car elles contribuent à la formation de notre vision du monde ; or, une source audiovisuelle, tout comme un texte académique, est chargée de l’opinion (de la représentation) de son auteur. De plus, nous recevons cette image subjective à travers le filtre de nos propres représentations antérieures. La subjectivité est donc double.

A première vue, les sources audiovisuelles ont une portée plus importante que les textes académiques en raison de leur large réseau de diffusion et de leur forte charge émotionnelle (un film se concentre généralement sur le sujet – opposé au fait – et ainsi permet l’indentification). Ceci mis en relation avec la double subjectivité argumentée plus haut, tout nous porte à penser que ces nouveaux supports représentent un danger, car la manipulation (surtout si elle est négative) touchera, dans ses convictions et sentiments, un public nombreux.

Un texte académique paraît davantage objectif car, avant d’être publié, il subit la critique d’experts et son « public » est généralement plus renseigné sur la question. Or, dans les faits, un texte académique peut tout à fait véhiculer une opinion (purement subjective, uniquement basée sur des sentiments – ex. dégoût envers une partie de la population) au sein d’un texte dont l’argumentation (objective car composée d’arguments potentiellement falsifiables) semblerait fondée. Le danger de tels supports est encore plus important du fait que le public visé (ex. professeurs, hommes politiques) a généralement un rôle influent dans le domaine traité par l’auteur.

Cette hypothèse doit cependant être nuancée : l’impact des sources audiovisuelles, diffusées à un public de plus en plus large et donc de moins en moins critique et avisé, permet une potentielle mobilisation de la masse populaire. L’influence au niveau politique n’est donc pas à négliger, comme l’histoire nous l’a à maintes reprises prouvé : la propagande stalinienne des années 1930 a entraîné une mobilisation populaire contre les koulaks, paysans riches, stigmatisés comme ennemis de la nation. De véritables slogans, tels « Les koulaks ne sont pas des êtres humains », furent repris par la masse paysanne. Ils figuraient sur des affiches produites par le gouvernement, montrant le poids, déjà à cette époque, des sources visuelles dans la politique.

La scientificité des textes académiques est trop souvent prise pour acquise. Ces sources subissent le même biais que les supports audiovisuels – à savoir un double filtre, celui des représentations de l’auteur ainsi que de nos représentations à travers lesquelles nous comprenons l’image qui se présente à nous – et doivent tous deux être considérés avec prudence. Cette réflexion remet en question la véritable supériorité des textes académiques sur les sources audiovisuelles, mais surtout confère à ces dernières une légitimité nouvelle dans le monde académique, et ainsi dans la recherche en relations internationales.

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Commentaires
C
Hello!<br /> <br /> Merci pour ton message ! et merci bcp d'avoir pris le temps de lire ! ;-)<br /> <br /> Oui, les sources audiovisuelles prennent de l'ampleur et leur influence n'est pas à négliger. Leur apport est à double tranchant.<br /> <br /> Je ne nie pas l'aspect positif de leur développement, permettant de transmettre l'information (décodée de tout le blabla académique ;-)) à un large public et ainsi de lui donner la possibilité de participer à la sphère publique et politique (entre autres).<br /> <br /> Mais c'est justement à ce sujet que je frétille (de peur). L'impact de cette ouverture au tout public peut permettre de nombreuses dérives. Car, bien que l'impact soit positif quand le message transmis est le plus objectif possible, fiable et noble (peace and love), mais Ô combien cette diffusion est perverse lorsque le message véhiculé est manipulé, recadré afin d'orienter les esprits peu scrupuleux dans une direction qui fait froid dans le dos et dont l'histoire nous a habitués !<br /> <br /> Alors, bien évidemment, je ne crache pas dans la soupe. Avec ce blog, je contribue à véhiculée des idées bateau, subjectives, tronquées et j'en suis fière ! ;-) Car toute idée est subjective. C'est cependant la manière de la transmettre qui permet de lui donner un minimum d'objectivité et d'universalité. Voilà ce qui distingue la recherche en science politique (vive le master sc po!) de ce blog joyeux (non, ce n'est pas de l'ironie!). Les textes académiques ont, ou du moins essaient d'avoir, cette objectivité minimale obligatoire à toute publication scientifique. Mais là encore les abus sont possibles et les répercussions étendues à une toute autre échelle...<br /> <br /> En résumé, lisez mon blog (même s'il n'est en rien objectif en lui-même) et n'oubliez jamais d'affuter votre esprit critique car le monde qui nous entoure profite de l'essor des technologies pour nous endoctriner! Et nous aimons ca!<br /> <br /> A plus!<br /> <br /> P.S. : Démystifieuse : celle qui explique (rend simple et explicite --> explique à quoi sert ce blog, où je veux en venir). <br /> Manipuleuse : car je parle de la manipulation, consciente d'en exercer une moi-même en écrivant (même si l'impact de mes mots ne sera pas très important... :-()<br /> Et pleins d'autres catégories à venir !
B
o_O Ahem bon j'ai lu. Tu sais, tu m'affirmais que les textes académiques étaient utiles à tous parce que le contenu synthétisait une multitude d’observations émanant de spécialistes (o_O)... Et qu’en résumé, la direction de ces textes était la plus objective pour répondre aux divers problèmes posés. En parlant de la diffusion des idées, tu soulèves un autre point important. J'admets que des études scientopoliticoéthniquojesaispasquoi sont indispensables puisqu'elles justifient toutes les grandes théories... Une connaissance approfondie du sujet traité amène son auteur à des conclusions à priori fiables. Mais en pratique, les gens n'ont pas accès au blabla codé qui est débité à l'échelon supérieur. La complexité des réflexions ne permet pas au peuple « moins impliqué » d'interagir dans un quelconque débat. Les textes académiques et les sujets qu’ils abordent ne seraient ainsi réservés qu’aux « penseurs professionnels » ? Oui ? Non !<br /> Aujourd'hui, les gens veulent s'exprimer librement (éviter le formatage théorique).<br /> Parce que notre opinion compte aussi, la technique la plus accessible lorsqu’il s’agit de lancer une « propagande » à grande échelle reste l'audiovisuel. Un langage simple et bref, un flot d'images (chocs) et une diffusion rapide. Les réactions sont immédiates, les débats sont lancés.<br /> N’est-il pas un peu réducteur d’affirmer que les messages véhiculés par ce biais nuisent au public ? L’interprétation fausse la perception mais ce phénomène n’est pas propre à l’audiovisuel.<br /> L’essor de site internet tel que Youtube n’est pas dû au hasard. L’accès au web confère une sorte de proximité intellectuelle. Il permet à chacun de diffuser un message plus ou moins précis (fous ta cagoule !!! ^^). Exit le Master en Sciences Po :oP devenu obsolète devant l’opposition ou la mobilisation des foules ! Les textes académiques d’hier, qui étaient capables d'orienter une poignée de personnes influentes, peuvent être réfutés par l’opinion publique d’aujourd’hui.<br /> Et j’aimerais rajouter qu’une source audiovisuelle encourage aussi les réactions écrites (critiques approfondies et argumentations persuasives). Mais devant la portée médiatique d’une combinaison son/image, les plus « grands » s’hésitent plus à s’en servir abondamment et intelligemment (je ne parle pas de Nicolas Sarkozy). La cohabitation est fragile mais qu’il est bon de laisser s’exprimer les moins bavards (et parfois les moins cons).<br /> Bref, je ne sais plus bien où je veux en venir :oS (La fin de mon texte part en sucette).<br /> <br /> Ah oui, p’tite question : pourquoi utilises-tu des termes comme « démystifieuse » et « manipuleuse » qui à priori (mais je peux me tromper hein !) n’existent pas dans le dico ?<br /> <br /> Voilà, j’ai fini.
P
Pour ma part, je campe sur mes positions en affirmant que les sources audiovisuelles sont éminemment plus dangereuses que les textes académiques... mais ta remise en cause de la supériorité de ces derniers est plutôt bien vue! Malgré tout, il est parfois bien difficile de garder en tête, lorsqu'on lit un texte savamment écrit par le Docteur X sur les dangers de la fumée passive, que celui-ci n'est "peut-être" pas fiable. Vu le langage employé, son large étalage de termes incompréhensibles..., 9 personnes sur 10, s'arrêteront sur le dernier mot du texte en croyant dure comme fer! Au fond, on a tous besoin de croire que certaines sources publiques sont fiables. C'est rassurant... Ca nous permet d'oublier, durant quelques secondes, que nous ne sommes que les pantins d'un monde manipulateur et calculateur à souhait.
M
bon je ne sais quoi dire après un texte comme ça, c'est construit, ça se tient et je n'avais jamais mis en relation les textes académiques avec les médias...<br /> Le dangers de média c'est que si le publique n'a pas de sens critique et d'analyse développé, il gobe tout ce qu'on lui donne.<br /> le danger des textes académiques me parait effectivement plus minim puisqu'il ne touche pas une masse mais touche une partie spécifique de la population qui en plus d'être un groupe réduit, a normalement développé un certain sens critique, lui permettant de lire le texte sans forcément adhérer mais juste pour apprécier un autre avis que le sien...<br /> Je mettrais personnellement plus l'accent sur le danger des médias car jusqu'à preuve du contraire c'est pas ce biais qu'on manipule les masses... ce n'est pas suite a un texte académique sur les exemples féminins dans la société que des milliers de filles se retrouvent anorexiques, ou ce n'est pas suite a un texte sur les bienfaits du mcDo que les gens deviennent obèses... mais bien suite a des manipulations médiatiques...<br /> Bref je m'égare un peu il me semble... pour résumer, les médias sont dangereux à cause des manipulations faciles et de la masse de gens touchée... les textes académiques me semblent moins dangereux si on parle de l'impact qu'ils ont car le publique qui les lit est un publique critique ne bouffant pas tout ce qu'on lui donne... Après on peut imaginer un double danger... par exemple: un texte défendant la supériorité de l'homme blanc sur tout autre catégorie de vie (c'est extreme comme exemple hein!), le danger est que ce texte soit utilisé pour justifier des points de vue extrèmes en disant : "regardez, c'est un expert qui l'a dit!" si un tel discours est diffusé dans les médias --> double danger!!!<br /> Bon évidemment là c'est un cas extrème mais pour les choses moins evidentes, je suis sûre que ça passe!<br /> <br /> Bon je m'arrête la, désolée si c'est pas clair du tout mais j'ai réfléchi en écrivant juste après avoir lu ton texte... j'ai surement pas tout compris d'ailleur de ce que t'as écris mais bon! j'espère que je suis pas trop a coté de la plaque!
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